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Un « lovebot », Tel-Aviv et le jeune Néron : des livres pour la semaine - Le Monde

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LA LISTE DE LA MATINALE

Cette semaine, Olivier Bruneau tisse une convaincante fiction du couple moderne entre intimité menacée, frustration et sexe accessoirisé – le robot est nommé Esther –, Alexandra Schwartzbrod imagine un Israël coupé entre ultra-orthodoxes et utopistes laïcs, et l’Américaine Margaret George livre le premier tome de sa nouvelle série romanesque, consacrée à Néron. Bonnes lectures !

ROMAN. « Esther », d’Olivier Bruneau

Après une soirée trop arrosée, Anton et Maxine découvrent au milieu des poubelles le corps d’une jeune femme entièrement nue. Blessée mais vivante, leur semble-t-il. Avant qu’Anton ne s’approche et ne se rende compte qu’il s’agit d’une carcasse de lovebot, un robot sexuel androïde très à la mode depuis quelque temps… Le couple part presque en courant. Pourtant Esther (c’est son nom) vient d’entrer dans leur vie.

Au fil des chapitres se développe une très convaincante fiction du couple moderne, ni trop pessimiste ni trop optimiste, dans une société contemporaine où l’intimité est devenue l’un des grands enjeux du quotidien. De fait, c’est celle de Maxine et Anton qui forme le cœur battant du roman. Le personnage d’Esther, lui, est d’abord accessoire.

Ou plutôt il est l’accessoire. La clé, le révélateur d’un certain inconfort amoureux, d’une certaine frustration existentielle du couple : il donne à voir leur intimité, justement. Esther est un lien entre Maxine et Anton, de même qu’elle est un lien entre toutes les fictions du livre : le petit roman policier autour du meurtre de son premier propriétaire, la satire au vitriol du monde du travail, et bien d’autres.

Avec une grande intelligence, Olivier Bruneau ne cherche pas à opposer les robots et les êtres humains, comme dans une grande partie de la littérature de science-fiction classique. Sans doute parce que, encore une fois, Esther est plus réaliste que l’on croit, et que ce combat-là est dépassé. Tout cela est finalement normal, attendu. Logique. Ce monde-là est peut-être déjà le nôtre. Nils C. Ahl

« Esther », d’Olivier Bruneau, Le Tripode, 520 p., 19 €.

« Esther », d’Olivier Bruneau, Le Tripode, 520 p., 19 €.Le Tripode

ROMAN. « Les Lumières de Tel-Aviv », d’Alexandra Schwartzbrod

Replis communautaires, séparatismes : l’avenir de l’humanité a mal tourné. Au Moyen-Orient, un ancien Etat a fait sécession. Le « Grand Israël », territoire formé par Jérusalem et la Cisjordanie, d’où les musulmans ont été chassés et que dirigent des juifs ultra-orthodoxes alliés à des nationalistes russes. Au-delà de cette enclave, ceinte d’une haute muraille, se profile Tel-Aviv, terre d’asile et de liberté où les « résistants », laïcs juifs et arabes, ont ressuscité le mode de vie des kibboutzim.

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July 30, 2020 at 05:08AM
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